A woman standing in front of some paintings

Peindre l'amour, la sexualité et la différence avec Valérie LB

Un mois avant d'apprendre qu'elle était atteinte d'une tumeur au cerveau, Valérie LB, peintre des Îles-de-la-Madeleine, s'était fait tatouer un « carpe diem », symbole de « ici et maintenant ». Professeur d'arts visuels dans un lycée, la vie lui a fait comprendre que ses rêves se réalisaient « ici et maintenant ». Pas de temps à perdre. Son rêve : pouvoir un jour vivre de son art avec ses toiles qui suscitent de nombreuses réactions. Trois ans après cette nouvelle (masse maligne au cerveau), opération annulée et plus d'une dizaine d'expositions à son actif. Sa dernière exposition, Love & Pride, se veut un hommage à l'amour sous toutes ses formes : homosexualité, hétérosexualité, transsexualité, différence raciale, etc. Son but est en partie de démontrer qu'il n'y a aucune honte à être sexuel. des êtres. Portant l’empreinte bien incrustée de la société judéo-chrétienne, la culpabilité et la honte liées à la sexualité restent un obstacle à l’émancipation de nombreux individus et, parce que nous « portons » souvent ce que portaient nos parents, ces blessures font encore des ravages sur le plan collectif et social. psychisme individuel. Valérie passe donc au front : "Pourquoi aurions-nous honte de la sexualité puisque nous avons été créés par elle ?" Nous venons tous du même endroit ! » ces blessures font encore des ravages dans le psychisme collectif et individuel. Valérie passe donc au front : "Pourquoi aurions-nous honte de la sexualité puisque nous avons été créés par elle ?" Nous venons tous du même endroit ! » ces blessures font encore des ravages dans le psychisme collectif et individuel. Valérie passe donc au front : "Pourquoi aurions-nous honte de la sexualité puisque nous avons été créés par elle ?" Nous venons tous du même endroit ! »

La petite fille des Îles !

Valérie a grandi aux Îles-de-la-Madeleine. Lorsque ses parents ont divorcé, elle a déménagé à Montréal et a passé ses étés avec son père, aux Îles-de-la-Madeleine. Suite à ses études en enseignement des arts visuels à l’Université Concordia, elle décide de retourner dans son pays natal, où l’inspiration créatrice abonde. Elle croyait à cette époque que le métier d’enseignante lui plaisait plus que le métier d’artiste. Cependant, avec le temps, elle s’est rendu compte du contraire. Il y a trois ans, en apprenant qu'elle souffrait d'une tumeur au cerveau, elle a pris le « taureau par les cornes » : se diriger tranquillement vers son rêve, devenir peintre et pouvoir un jour vivre de son art. « Cette nouvelle m'a poussé à réaliser mon rêve. Il n'y a rien ni personne qui puisse m'en empêcher. La vie m'a montré comment vivre, c'est comme si elle me disait : "Tu veux que je te donne une raison de vivre ta vie aujourd'hui ?", souligne-t-elle.

Des expositions qui « choquent » !

Valérie crée des peintures liées à la sexualité, à l'intimité, à l'amour, à la sensualité, à l'érotisme et à l'ouverture d'esprit. Elle aime exprimer les émotions derrière ces différents thèmes tout en souhaitant rester dans un « juste milieu », c'est-à-dire qu'elle ne rentre pas dans la sphère pornographique, mais ne s'attarde pas dans les corps nus qui ressemblent aux peintures de années passées. « Quand j’ai réalisé le début de ma série sur l’érotisme, cela a déclenché un « facteur de choc », si l’on peut dire. Les gens des Îles parlaient de moi : « c'est vraiment horrible, elle peint les fesses de son copain… » (rires). Les réactions des gens sont variables ; certains m'encouragent en soulignant qu'il est bon de montrer le corps humain dans l'intimité, d'autres s'indignent, surtout lorsqu'ils sont très religieux. J'essaie de ne pas tomber dans la vulgarité par contre, c'est important pour moi. Je viens de découvrir qu'il n'y avait pas de toiles qui représentaient l'environnement, soit on voit des choses très vulgaires, soit on voit des choses qui existent déjà, des modèles nus vivants. J'essaie de franchir la frontière entre les deux et je me découvre", souligne-t-elle.

« Quand je peins des seins, une vulve ou un pénis, je trouve ça beau. Parfois les gens me disent : hé !, tu peins ça pendant des heures ? Oui, je me découvre dans cette démarche… Et certains me disent en riant : « Tu aimes le sexe, ah ? Et je leur réponds : "Oui, pas vous ?", ajoute-t-elle.

honte sexuelle

Dans un premier temps, Valérie LB a elle-même dû franchir ses propres barrières en assumant ces peintures, et en étant confrontée quotidiennement aux propos de certaines personnes. « C’est le côté de la honte, la honte sexuelle. J'ai été confronté à la honte de retrouver de belles fesses, des seins, des organes génitaux, ou encore à la honte d'aimer le sexe. Ce côté-là, j'y travaille constamment.

Elle n’est pas la seule à en faire l’expérience, ces tableaux suscitent de vives réactions chez certaines personnes, notamment les femmes. « Un bon moment, une dame est venue me dire qu'elle aimait mon exposition, mais qu'un certain tableau la gênait. Elle m’a dit qu’elle devait chercher en elle-même la raison de cela, je trouvais ça bien… »

Sa dernière exposition : Amour et fierté à Montreal

Au cours de la dernière année, Valérie LB a réalisé 8 expositions au Québec. Elle possède également sa galerie d'art aux Îles-de-la-Madeleine, « La Griffe-Valérie LB ». Amour et fierté met l'accent sur l'amour sous toutes ses couleurs, que ce soit en termes de nationalités, d'orientations sexuelles ou encore d'amour que l'on porte à soi-même. « Au-delà de la sexualité, il y a une question de chimie. L'important c'est d'être bien avec quelqu'un…», mentionne Valérie LB. Plus de 3000 personnes sont allées voir son exposition. « Nous avons les deux côtés en nous, l'homme et la femme, peut-être qu'un jour les gens s'en rendront compte ; moi en tout cas, c'est ma philosophie…».

Son nouveau projet : une exposition transgenre

Valérie crée actuellement des peintures sur le thème du transgenre et du transsexuel. Dans un premier temps, elle souhaite réaliser une série de tableaux sur des hommes et des femmes qui aiment se déguiser, comme les « drag queens » par exemple. Elle peint également des modèles, masculins ou féminins, en transition pour opérer un changement de sexe. "J'ai deux modèles qui sont actuellement des hommes et qui sont en transition pour devenir des femmes et j'en ai deux autres où c'est le contraire."

Elle est consciente que cette exposition va provoquer beaucoup de réactions, mais elle assume elle-même cette responsabilité. "Il faut qu'il y ait quelqu'un au-delà des préjugés, l'amour c'est l'amour, quelle qu'en soit la forme...", souligne-t-elle.

Aux Îles-de-la-Madeleine…

Depuis trois ans, Valérie LB n'enseigne plus à temps plein pour « glisser » en douceur vers les rêves de son cœur d'enfant. En parfaite santé, elle vit toujours avec cette masse dans la tête, qu'elle surnomme « Rupert », mais qui ne bouge plus depuis qu'elle « a bougé ». "C'est peut-être là que se cache ma créativité, chez Rupert… il réalise mes rêves!", dit-elle.

S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème.
– Pablo Picasso


Pour en savoir plus sur Valérie LB et son art :

Page Facebook : La Griffe-Valérie LB
www.lagriffevalerie.ca
Galerie d’art- La Griffe-Valérie LB 1002, chemin des Caps, Fatima
[email protected]

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